Signature d’une nouvelle frontière numérique sur 400km de la France !
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Fin 2018, suite à une opération menée conjointement par les forces armées françaises et la police surinamaise, des bushinenge accusaient les autorités françaises d’avoir outrepassé leur droit en démantelant un site d’orpaillage sur le sol surinamien. Le contentieux était alors ravivé et une situation de no man’s land juridique s’étalait sur plusieurs centaines de kilomètres, il apparaissait difficile de trouver un compromis quant au positionnement des îlots du Maroni.
Enfin ! Un accord validant la nouvelle frontière sur le Maroni a été signé le 15 mars 2021 à Paris. Une frontière numérique est désormais tracée sur les 3/4 du fleuve et s’arrête un peu au nord d’Antecume Pata. Cet accord est considéré comme une annexe de la convention de 1915 qui prévalait jusque là, ne permettant de distribuer que quelques îles sur le millier que comportent les 520 km de fleuve. Chaque île a fait l’objet d’une répartition entre ambassadeurs et les tracés ont été opérés en commun entre géographes du Suriname et de l’IGN.
A noter que la nouvelle ligne numérique n’apparaîtra sur le Géoportail que lors de la prochaine mise à jour. (Elle figure déjà dans les bases sources). Par contre la zone cadastrée de l’île Jamaïca risque de rester plus longtemps…
M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des affaires étrangères et M. Albert Ramdin, ministre des affaires étrangères du Suriname ont signé le 15 mars 2021 un protocole à annexer à la Convention de Paris du 30 septembre 1915, afin de délimiter et de démarquer la frontière entre la Guyane française et la République du Suriname, depuis l’estuaire du Maroni jusqu’à la confluence de la Lawa, du Litani et du Marouini. Également au menu, la convention d’entraide judiciaire en matière pénale a été signée par Kenneth Amoksi et Sebastien Lecornu, le ministre des Outre-mer.
La signature de ce texte, qui met fin à une période de plus d’un siècle d’incertitudes sur le tracé frontalier, permet d’établir cette délimitation dans le respect des règles du droit international et de renforcer la coopération des deux pays dans toutes les activités liées à la gestion du fleuve comme le commerce, les mouvements de personnes et de biens, et de faciliter l’action conjointe des deux pays, engagés dans la lutte contre les entreprises illégales (mines d’or illégales, traite des êtres humains, etc.) dans la zone frontière.
Dès le mois de mai 2021 doit redémarrer la continuation de ce travail sur le dernier quart du fleuve dont la rivière source est toujours en discussion, un “contesté historique” de taille !